Une histoire de solidarité
Un siècle sépare la création d’Harjès et celle d’Harpèges-les accords solidaires… Mais ces deux associations aujourd’hui réunies ont en commun une histoire de solidarité et un enracinement dans le Pays de Grasse. Une belle histoire basée sur des actions en faveur des personnes en difficulté et des familles, aux plans social et médico-social, socio-judiciaire, éducatif, de l’insertion…
Les Origines d'Harpèges
Tout commence en 1875, avec Madame Chiris… Et l’aide aux tout-petits
Fondé par Madame Chiris, épouse du parfumeur grassois Léon Chiris, avec le soutien du Conseil Municipal, le Centre Maternel et Infantile-CMI – devenu Harpèges – Les accords solidaires le 12 novembre 2019 – accueille dans une crèche les enfants des ouvrières et des employées de l’usine. Déclarée comme association en 1905, il évoluera au fil du temps en reprenant des activités d’« assistance aux tout-petits », dont une maison d’enfants.
En 1949, seront mises en place des consultations pour les nourrissons et des consultations pré et post-natales, préconisées par l’Ordonnance de 1945
D’abord orientée vers le curatif et l’urgence, la finalité de l’association évolue vers la protection et la prévention. Pour mieux désigner ses activités, elle prend le nom de « CMI de Grasse » le 11 mars 1952 ; elle est reconnue d’utilité publique le 16 octobre 1953. Elle est la première association loi 1901 à bénéficier d’une telle reconnaissance dans le département.
Entre 1970 et 1980, en accord avec le Conseil Général des Alpes-Maritimes et la Ville de Grasse, l’association assure de nouvelles missions et développe des structures adaptées à l’évolution des besoins des personnes accueillies et accompagnées.
En 1975, l’association cède au Bureau d’Aide Sociale de la Ville de Grasse la gestion de la crèche et des deux jardins d’enfants pour orienter ses activités vers des consultations qui relèvent de la protection maternelle et infantile (PMI).
En 1989, le CMI crée un centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) ayant pour objet le dépistage, la cure ambulatoire et la rééducation des enfants de 0 à 6 ans qui présentent des déficits sensoriels, moteurs ou mentaux et/ou un risque de handicap, en vue d’une adaptation sociale et éducative dans leur milieu naturel et avec la participation de celui-ci.
En 1999, l’association reprend la gestion d’un jardin d’enfants (80 enfants de 2 à 6 ans). Cette structure d’éveil et d’accueil collectif se nomme aujourd’hui « Les Bengalis ».
En 2001, l’association développe une aide à la parentalité par la création d’un lieu d’accueil enfants-parents (LAEP) « Les Pitchounets », en partenariat avec la Caisse d’Allocations Familiales et la mairie de Grasse.
En 2009, le CAMSP a bénéficié d’une augmentation de capacité pour mieux répondre à ses missions. Depuis mai 2017, il bénéficie d’un renforcement par le biais de l’unité TPCIS (diagnostic des troubles précoces de la communication et des interactions sociales), habilitée au diagnostic des troubles du spectre autistique.
Fin 2017, le CMI rencontre Harjès, ensemble ils entament un processus de rapprochement.
Harjès ou l’alliance des belles volontés
Trois hommes sont à l’origine d’Harjès : le pasteur Thomas Zaroukian, François Trocmé, président fondateur, et Pierre Rieunier. Autour d’eux, une quinzaine de personnes, désireuses de réfléchir sur l’orientation à donner, mais aussi d’agir sur les besoins repérés, se sont regroupées pour fonder l’association Harjès le 2 mars 1986.
L’association porte le nom Harjès, en mémoire d’Amelia Harjes (1873-1967), issue d’une famille de banquiers américains, d’origine allemande, installée en France à la fin du 19ème siècle et venant en villégiature à Grasse, au « château Harjès » situé avenue Victoria. A sa mort, la propriété, a été en grande partie léguée à l’Hôpital Américain de Neuilly dont le père fut longtemps président. Une parcelle revint à la chapelle Victoria afin de créer un lieu d’accueil de jeunes en difficulté. Le local construit, devenu la Salle Harjès, n’a que peu accueilli les activités de l’association qui a préféré fixer son siège dans le Centre historique.
Des bénévoles au service des autres
De son origine et jusqu’aux années 2000, l’association ne comprend que des bénévoles, à l’exception de sa secrétaire (1992) et de la personne chargée de l’entretien. Pour le président-fondateur chacun cependant doit faire preuve de créativité, « vous avez une idée, venez vers nous, nous vous aiderons à la réaliser ». Ces bénévoles sont, au départ, toutes et tous dans la vie active et souvent dans des postes de responsabilité.
Le professionnalisme, l’engagement, le respect de la personne et la non-discrimination sont les valeurs défendues, avant même la création de l’association. Une étude diagnostique a orienté l’action de l’association (1984).
Des bénévoles au service des autres.
De son origine et jusqu’aux années 2000, l’association ne comprend que des bénévoles, à l’exception de sa secrétaire (1992) et de la personne chargée de l’entretien. Pour le président-fondateur chacun cependant doit faire preuve de créativité, « vous avez une idée, venez vers nous, nous vous aiderons à la réaliser ». Ces bénévoles sont, au départ, toutes et tous dans la vie active et souvent dans des postes de responsabilité.
Le professionnalisme, l’engagement, le respect de la personne et la non-discrimination sont les valeurs défendues, avant même la création de l’association. Une étude diagnostique a orienté l’action de l’association (1984).
De 1986 à 1996, Harjès répond aux besoins les plus prégnants : repas chauds, action dans les prisons, aide au logement et aux femmes isolées, embryon d’aide aux victimes… De ces expérimentations découleront des actions-phares : accompagnement à la scolarité et périscolaire, alphabétisation-insertion des adultes, accompagnement social, aide aux victimes et médiation.
De 1997 à 2004, Harjès étend son secteur socio-judiciaire, puis est associée à la Politique de la Ville à Grasse.
Harjès prenant de l’ampleur, la professionnalisation est apparue comme une exigence pour les bailleurs institutionnels. Elle s’est faite progressivement, à partir de 1991. L’association est ainsi passée de la responsabilisation de certains bénévoles gouvernant leur domaine, à la création de postes de coordonnateurs salariés, en 2001, puis de directeurs et de chefs de service, dès 2005.
De 2005 à 2007, l’association crée l’accès aux droits et la médiation santé auprès de l’agence Adoma de Cannes, le relais enfants-parents près la maison d’arrêt de Grasse et de nouvelles permanences d’aide aux victimes.
De 2008 à 2011, sous une nouvelle direction, l’association connaît un fort développement : médiation sociale avec des adultes-relais pour le centre ancien de Grasse, extension de l’aide aux victimes du bassin cannois et du secteur socio-judiciaire à l’ensemble de l’arrondissement de Grasse, fusion-absorption de Culture Animation Jeunesse qui permet la gestion d’accueils de loisirs enfants et adolescents et de périscolaire.
Harjès lance une démarche de création d’un centre social et étend ses actions de prévention de la délinquance sur les collèges de Grasse, Valbonne, Cannes, Antibes et le Cannet.
En 2012, Harjès obtient les agréments de Centre Social par la Caisse d’Allocations Familiales des Alpes-Maritimes. En 2013, elle se dote d’un équipement adapté à l’évolution de son activité et obtient les agréments de Résidence Sociale et d’Hébergement d’Urgence, par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, en faveur d’un public de femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales, avec ou sans enfant(s).
En parallèle, elle met en place en 2015 le dispositif téléassistance grave danger (TGD) pour les femmes les plus exposées, à la demande des parquets de Grasse et de Nice.
En 2015, elle est retenue dans le cadre d’un appel à projets lancé par la DDCS pour porter les actions d’accompagnement vers et dans le logement à destination des ménages reconnus prioritaires, au titre du droit au logement opposable, sur le territoire des Alpes-Maritimes.
En 2017, Harjès ouvre, en partenariat avec le Conseil Départemental, 15 places d’hébergement pour un public de femmes isolées, enceintes, avec enfants dont l’aîné.e a moins de trois ans, sur l’ouest du département. En 2018, l’association obtient un agrément de la CAFAM pour créer un Espace de Vie Sociale itinérant sur le Moyen et Haut-Pays de Grasse.
Début 2018, un comité de suivi, composé de représentants des deux associations, est constitué pour construire le rapprochement et, ce faisant, dégager le sens de cette fusion. Il s’agit d’initier une entité, organisée et structurée, pour gérer les actions existantes et proposer de nouvelles réponses aux besoins émergents ou non-satisfaits.
Les deux associations se dotent cette même année d’une direction unique et travaillent aux aspects humains, juridiques, financiers et techniques de la fusion. Une démarche est menée de décembre 2018 à mars 2019 pour définir le projet associatif avec la participation des administrateurs, des cadres et des représentants du personnel, puis l’ensemble des intervenants salariés et bénévoles.
L’enjeu de la fusion est de construire une identité commune, qui intègre les valeurs et les atouts des deux associations et soit le support d’une dynamique, assise notamment sur les complémentarités entre le CMI et Harjès. De ce projet associatif, découleront les documents d’organisation étudiés en parallèle (règlement général de fonctionnement, organigramme…).
La fusion entre Harpèges et Harjès est finalisée le 28 novembre 2019
Un nouveau nom mais toujours le même engagement.
L’association adopte son nouveau nom « Harpèges – Les accords solidaires » ainsi que ses nouveaux statuts conformes aux statuts-types des associations reconnues d’utilité publique en novembre 2019.
Le 13 septembre 2020, elle franchit une nouvelle étape en créant des établissements, un siège et une direction générale.